inanalysable

inanalysable [ inanalizabl ] adj.

• 1837; de 1. in- et analysable

♦ Qu'on ne peut analyser. « mille choses inanalysables et cependant expressives » (Flaubert). — Ling. Mot inanalysable, qui ne peut être analysé en morphèmes, décomposé en éléments.

● inanalysable adjectif Qui ne peut être analysé, expliqué.

⇒INANALYSABLE, adj.

Qui ne peut être analysé, qui ne peut être décomposé en ses éléments distinctifs. Anton. analysable. De sa personne, de ses cheveux noirs, tordus en tresses, s'échappaient des aromes d'un parfum subtil et inanalysable (GOBINEAU, Pléiades, 1874, p. 61). Nous venons de faire la distinction entre ce qui dans une sensation est la représentation directe d'une forme dans l'espace et la qualité spécifique, qui est, dit-on généralement, inanalysable (RUYER, Esq. philos. struct., 1930, p. 112). Il y a des moments où la pensée devient inanalysable parce qu'elle a tout au dedans d'elle (J. BOUSQUET, Trad. du silence, 1935-36, p. 134).

— Dans le domaine linguistique. Qui ne peut être décomposé en unités d'un niveau inférieur. Ainsi défaire serait inanalysable si les autres formes contenant dé- ou faire disparaissaient de la langue (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p. 178) :

• ... si nous devions faire correspondre à chaque unité significative minima une production vocale spécifique et inanalysable, il nous faudrait en distinguer des milliers, ce qui serait incompatible avec les latitudes articulatoires et la sensibilité auditive de l'être humain.

MARTINET 1970.

REM. 1. Inanalysé, -ée, adj. Qui n'est pas analysé. C'est à juste titre que Cournot oppose, à la croyance en la stabilité des lois de la nature — quand ces lois ne sont en réalité que des faits inanalysés, et qu'elles ne sortent pas de la science des empiristes — la croyance aux lois de la physique pure (RUYER, Esq. philos. struct., 1930p. 327). Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Mais ce retour à l'inanalysé [la musique] était si enivrant, qu'au sortir de ce paradis le contact des êtres plus ou moins intelligents me semblait d'une insignifiance extraordinaire (PROUST, Prisonn., 1922, p. 258). 2. Inanalysablement, adv., rare. De manière inanalysable. Ce fut le « voilà » subtil inanalysablement compliqué, de l'homme que n'aveugle pas une sotte gloriole, mais à qui ne saurait échapper le sentiment des équitables distances (COURTELINE, Femmes d'amis, 1888, p. 34).

Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1845 (RICHARD); 1869 (FLAUB., Éduc. sent., t. 1, p. 207). Dér. de analysable; préf. in-¹. Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1917-18, t. 30, p. 73.

inanalysable [inanalizabl] adj.

ÉTYM. 1845; de 1. in-, et analysable.

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♦ Qu'on ne peut analyser, expliquer. || Des sentiments inanalysables. || « Un parfum subtil et inanalysable » (Gobineau, in T. L. F.).

1 Il pesa un à un ses moindres mots, ses regards, mille choses inanalysables et cependant expressives.

Flaubert, l'Éducation sentimentale, II, 2.

2 Il cherchait son essence mystérieuse et ne trouvait qu'une foule de petites actions humaines où il avait cherché à lui faire plaisir, à lui plaire, à la voir surtout, de petits sentiments qu'il avait remarqués chez elle, et qu'elle avait réveillés chez lui, tous sentiments très généraux, actions communes à tous et qui n'étaient pas du tout, comme son amour pour elle, quelque chose d'inanalysable et d'unique, comme si son amour eût été un dieu déchu, obligé de parler le langage des hommes (…)

Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 832.

♦ Didact. Qui ne peut être analysé, décomposé en éléments. || Des unités inanalysables.

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CONTR. Analysable.

Encyclopédie Universelle. 2012.